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Le langage naturel : un jeu d’enfants

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Le professeur et ses élèves - Robert Doisneau, 1950

Partant du constat que le langage naturel est une solution efficace et radicale à l’absence d’interopérabilité au sein de l’Internet des Objets, il nous est apparu naturel de s’intéresser quelque peu à ses origines. Il existe une nombreuse littérature savante à ce sujet, à laquelle le lecteur curieux pourra se référer.

Mystérieuse origine

Dans un premier temps, l’origine de l’apparition du langage naturel, un des plus grands mystères de tous les temps, donne lieu à de nombreuses controverses.

En effet, certains pensent que la taille du cerveau est décisive (bien que certains animaux tels les primates, les oiseaux et même les abeilles aient un langage rudimentaire). D’autres encore, soutiennent qu’une position basse du larynx est nécessaire à la formation d’un langage articulé, ce qui limite les candidats dans le temps et les espèces.

Enfin, l’hypothèse sociologique propose que le langage se soit développé progressivement grâce aux avantages qu’il confère à ceux qui le maîtrisent (chasse et cueillette plus efficaces, meilleure protection contre des animaux et les tribus hostiles, etc.).

Toutefois, il semble qu’il y ait consensus sur le fait que seul Homo Sapiens (et peut-être l’Homme de Néandertal) ait possédé un langage naturel tel qu’on l’entend aujourd’hui (d’autres estiment que Lucy, gracieuse australopithèque de plus de 3 millions d’années, avait les caractéristiques physiques nécessaires au langage, à défaut de pouvoir estimer ses talents intellectuels et sociaux).

Le premier langage était parlé (peut-être complémenté par des signes). Les formes écrites du langage ne sont apparues que très récemment en Mésopotamie et en Egypte (il y a 5.000 ans environ), avec le surgissement de l’agriculture, la sédentarisation et l’organisation sociale qui en découle : documents comptables (tablettes d’argile), code civil (code d’Hammurabi), récits épiques (textes des pyramides).

D’audacieux explorateurs

Le savant suisse Ferdinand de Saussure (1857-1913), souvent désigné comme le père de la linguistique et de la sémiotique moderne, a insisté sur la relation arbitraire entre le mot (le signifiant) et la chose (le signifié). Le cri d’une vache n’est pas « vache » et la séquence de signes « v a c h e » ne ressemble pas particulièrement à l’animal.

Il y a donc passage du tangible à l’abstrait (tant à l’oral qu’à l’écrit), puis partage de cette convention entre les interlocuteurs. Ce qui n’est pas peu de chose.

Par ailleurs, médecin français, Paul Broca (1824-1880) a le premier identifié l’aire du langage dans le cerveau humain. Un de ses patients (Monsieur Leborgne) atteint d’aphasie profonde était incapable de communiquer (en dehors de l’onomatopée « Tan Tan », qui est devenu son surnom), quoique doté de capacités intellectuelles normales.

A son décès, l’examen de son cerveau a mis en évidence une lésion cérébrale dans le cortex frontal inférieur gauche : « l’aire de Broca ». Peu après, le neurologue allemand Carl Wernicke (1848-1905) montre qu’une autre aire du cerveau (« l’aire de Wernicke ») est également impliquée dans la production et la compréhension du langage.

Enfin, dans la seconde partie du XXème siècle, le célèbre linguiste américain Noam Chomsky a proposé l’existence d’une langue primordiale, de laquelle découlerait toutes les autres. Elle serait directement issue de capacités génétiques, et on devrait en retrouver la trace dans les langues actuellement en usage.

Cette langue originelle n’a pas encore été découverte, en partie du fait des particularités des langues actuelles qui floutent ces racines communes. Et comme il est probable que plusieurs foyers linguistiques aient émergés simultanément dans le monde, cette question reste particulièrement difficile.

Les enfants sont les vrais magiciens du langage

Premièrement, le petit enfant acquiert le langage d’une manière intrigante. Dès avant sa naissance, il découvre les sons utiles, transmis par sa mère (littéralement sa « langue maternelle »).

Ensuite, il peaufine progressivement sa capacité à les reconnaître, au détriment des autres (un japonais « n’entend » ni le son « v » ni le son « l » ; de même un « v » espagnol sonne comme un « b » français). Ensuite, l’enfant apprend (découvre ?) par lui même une syntaxe rudimentaire et devient capable de faire des phrases simples.

Donc l’acquisition du vocabulaire est un jeu d’enfant : plus de 1.000 mots dès 3 ans !

Ce qui est vraiment surprenant, c’est que cet apprentissage ne passe pas par des « big data », des corpora gigantesques, de l’apprentissage plus ou moins profond… Les enfants apprennent à parler sans livre de grammaire, avec très peu de cycles essais/erreurs.

Et pourtant ça marche ! Ce simple constat, à la portée de tous les parents, fait pencher les spécialistes vers l’existence de capacités innées à maîtriser le langage naturel, en complément de l’aspect culturel (les interactions avec l’entourage).

Finalement, le passage de la chose (le signifié) à sa représentation abstraite (le signifiant) est déjà un tour de force en soi. La capacité à le faire à l’aide d’une syntaxe flexible, utilisant peu de signes tout en supportant une infinité de formes, en est un autre. Nous avons si bien intégré ces deux aspects que nous n’en sommes plus même conscients.

Puisque le langage naturel fonctionne si bien pour la communication entre « les gens » – pourquoi ne pas s’en inspirer pour faire communiquer les choses, infiniment plus simples et concrètes ?

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