Le CEO d’un éditeur de logiciel doit-il s’intéresser à l’IA conversationnelle ?
Ou cela incombe principalement aux équipes techniques ?
L’IA est un ensemble de technologies opaques, encore mal comprises. Et l’effet de mode qui a suivi le lancement de chatGPT a donné une impression d’aubaine. Effectivement, de nombreuses offres se contentent d’intégrer un LLM pour se prétendre « IA », et résoudre la quadrature du cercle.
A juste titre, un sentiment de « bullshit », démonétisant quelque peu le concept. Après tout, c’est une situation déjà vue dans la tech : bulle de l’internet, de la blockchain, du Métavers, de l’IoT…
Aussi, la question vient naturellement : bientôt celle de l’IA ?
Alors, oui probablement. Mais l’internet, la blockchain, le Métavers (?) et l’IoT ont finalement trouvé leur juste place. Ils ont contribué à la transformation de l’univers de la technologie, des affaires, et pour une large part de la société.
Rappelons néanmoins que le traitement automatique du langage n’est qu’un des nombreuses applications du champ d’action de l’IA. Et que le LLM (large language model) type chatGPT n’est qu’une technologie (certes spectaculaire) parmi d’autres dans ce domaine.
L’IA conversationnelle permet un nouveau mode d’interaction entre les utilisateurs et leurs logiciels métier. En fait, elle offre la possibilité à chacun d’interagir directement, dans son language de tous les jours, sur les messageries et applications collaboratives de son choix, voire en vocal.
Un CEO doit-il s'intéresser à l'IA conversationnelle ?
Si votre entreprise développe un logiciel métier, voici 4 raisons pour lesquelles l’IA conversationnelle est importante pour vous en tant que CEO (ou pour vous, qui pourriez le partager à votre CEO) :
- Parce que c’est important pour les clients ;
- Parce que c’est important pour les investisseurs ;
- Parce que c’est important pour les équipes ;
- Parce que c’est important pour les affaires.
1. C’est important pour les clients
Pour gagner en efficacité
40 minutes : temps moyen passé chaque jour à basculer d’une application à une autre
Source : Harvard Business Review
Le logiciel « mange le monde » disait il n’y a pas si longtemps Marc Andreessen ; il « dévore » au passage l’entreprise. Effectivement, chaque processus métier s’appuie sur une ou plusieurs applications. Autrement dit, pour l’utilisateur, cela implique d’interagir avec autant d’interfaces, de mots de passe, d’acronymes …Cela exige du temps et de l’énergie à vos utilisateurs.
Alors que les interfaces conversationnelles s’adaptent à la façon naturelle, humaine, de communiquer sans avoir à demander à chaque utilisateur de s’adapter aux applications.
Pour simplifier et inclure
78 % des collaborateurs ne maîtrisent pas les outils qu’ils utilisent au quotidien
Beaucoup d’employés ont du mal avec leurs outils quotidiens. Une complexité souvent perçue comme inutile nuit à la bonne utilisation des applications d’entreprise. Et les raisons sont multiples :
- pas assez de temps pour se former,
- peu d’appétit pour le numérique,
- pas d’outils adaptés (tout le monde n’a pas un ordinateur à portée de la main),
- travail en mobilité (logistique), ou à l’extérieur (construction) ou chez les clients (services à la personne), etc.
Utiliser le langage de tous les jours, dans la langue de son choix, sur une application déjà présente sur son smartphone, efface une bonne partie de la barrière à l’usage des applications.
Pour accélérer les transformations
70 % des entreprises échouent partiellement ou complètement à aligner leurs transformations numériques avec leurs objectifs
Transformer un processus métier en introduisant de nouvelles applications (ou en utilisant mieux celles déjà en place) est une tâche difficile pour le chef de projet, mais aussi pour ceux qui mettent en œuvre ce processus. Car changer est difficile, mentalement d’abord, mais aussi techniquement (la continuité du service reste prioritaire).
Faciliter l’adoption en simplifiant les usages et des bénéfices concrets aux utilisateurs participe à la réussite des projets actuels et futurs de vos clients.
2. C’est important pour les investisseurs
Pour dynamiser l’image de l’entreprise
L’utilisation raisonnée (no bullshit !) de technologies aussi prometteuse et efficace que l’IA dynamise l’image de l’entreprise sur le marché : la presse, les clients (surtout les prospects) et les investisseurs.
C’est un signe extérieur de richesse de votre vision qui contribuera à l’impact marketing, au développement commercial, au financement de la croissance, au recrutement de profils rares, et vous aidera à fédérer l’ensemble de vos équipes autour d’un projet commun.
Pour optimiser la valorisation de l’entreprise
Une récente étude démontre qu’une augmentation des ventes accompagnée d’une réduction des coûts de 5% fait croitre de 85% la valorisation d’une entreprise dont les activités ne sont pas centrées sur l’intelligence artificielle.
Si on prend 10% au lieu de 5%, la valeur augmente alors de 170%. C’est-à-dire un quasi-triplement de la valeur initiale de cette entreprise.
Effectivement, il n’est pas étonnant que vos investisseurs soient attentifs à ce sujet !
Pour préparer le futur de l’entreprise
The winner takes it all 🎶 et les écarts augmentent : c’est contre-intuitif (les technologies ne sont-elles pas de plus en plus accessibles ?). Mais dans la réalité, les marges dégagées sont telles qu’elles permettent de soutenir un surinvestissement en data/IA (x6 par rapport aux « laggards »), ce qui permet aux leaders de creuser l’écart.
A noter que la France reste pour le moment à la traîne : en 2022, 12% des entreprises mondiales étaient pilotées par les données/IA, contre seulement 6% en France. La raison principale invoquée : la faible culture des dirigeants dans ce domaine…
(BCG, Assises de la Data, Janvier 2023)
3. C’est important pour les équipes
Pour valoriser l’innovation
Vos équipes sont focalisées sur des objectifs à court terme, de type keep the lights on. Que ce soit le CA réalisé, le pipeline commercial, la correction des anomalies, la tenue d’une roadmap trop pleine…
Insérer de l’innovation est toujours compliqué, faute de temps et de recul sur ce qui comptera vraiment dans les prochaines années. Pourtant, c’est nécessaire non seulement pour les produits, mais aussi pour la motivation et le moral des équipes.
Pour obtenir des quick-win
Il est possible de monter des projets d’IA conversationnelle en quelques semaines seulement, avec des résultats spectaculaires. Les interactions en langage naturel peuvent être mises immédiatement dans les mains des premiers clients, pour des premiers retours rapides.
Puis, dans un second temps, les fonctionnalités (« intentions ») seront étendues à toutes celles disponibles depuis les interfaces web ou applications mobiles.
Pour un numérique responsable
L’empreinte énergétique du numérique dépasse celle du transport aérien. Et sa croissance est amplifiée par l’IA générative qui exige des infrastructures considérables pour l’entrainement des modèles et la génération des réponses (l’impact des applications de traitement automatique du langage a dépassé celui des applications de traitement d’image).
Utiliser un LLM de 100 milliards de paramètres pour trouver une information disponible sur Wikipédia, c’est un peu comme aller chercher les croissants du dimanche à l’autre bout du pays, plutôt qu’à la boulangerie du quartier.
Les solutions d’IA conversationnelles à champ sémantique spécialisé mettent en œuvre des réseaux neuronaux de petite taille. Les données d’entraînement peu nombreuses, sont donc nettement plus efficaces et moins énergivores (quoique beaucoup plus rapides).
4. C’est important pour le business
Pour accélérer l’adoption de vos solutions
Multiplier les points de contact, faciliter les interactions et s’adapter aux utilisateurs plutôt que de leur demander de s’adapter à votre solution.
Autant de mesure accélérant la vitesse de vos projets, la croissance organique de vos déploiements et la rétention de vos clients, source d’impacts sonnants et trébuchants.
Pour augmenter votre compétitivité
Gagner de nouveaux clients est difficile, et la conséquence de nombreux facteurs. Un d’entre eux est la force d’attraction de vos solutions. Sont-elles assez complètes ? assez simples à utiliser ? assez bon marché ? assez séduisantes ?
L’innovation bien choisie et bien menée dans les produits est une source de compétitivité en ce qu’elle permet d’ajouter de la valeur perçue par le marché sans (trop) augmenter les coûts ; voire de s’autoriser parfois d’augmenter ses prix.
Elle permet également de se différentier (ou de rattraper) de certains compétiteurs et d’améliorer le taux de conversion dans les appels d’offres.
Pour retrouver des marges de manœuvre
La règle des 40, « rule of 40 » est un principe selon lequel la somme du taux de croissance des revenus et de l’ebitda d’un éditeur de logiciels doivent être égaux ou supérieurs à 40 %.
Plus facile à dire qu’à faire : en moyenne, le critère n’est satisfait que 16% du temps. En effet les contraintes de trésorerie et les contraintes opérationnelles de la « vrai vie » limitent les choix stratégiques à disposition du chef d’entreprise.
Il est donc très important de retrouver des marges de manœuvre. après tout, l’innovation utile est un des leviers qui peut être activé, pourvu que ses résultats soient rapides et son coût raisonnable comparé au modèle de l’entreprise.
Le CEO d'un éditeur de logiciel, doit-il s'intéresser à l'IA conversationnelle ?
Pour le CEO d’un éditeur de logiciel, l’IA conversationnelle va bien au-delà d’un simple gadget technologique. C’est une révolution fondamentale qui redéfinit la façon dont vos logiciels métier satisferont les clients, séduiront les investisseurs, inspireront les équipes, et dynamiseront votre business. Il est temps de prendre le virage de l’IA conversationnelle pour être en tête de la course à l’innovation.
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