Le besoin d’unité est présent dans toutes les organisations, qu’il s’agisse de la société, de la famille, du sport (collectif, mais pas seulement), des entreprises… L’unité permet à un groupe de se comporter de manière cohérente, efficace, et vers un objectif commun, plutôt que comme une série d’individus. Un physicien dirait qu’elle permet de diminuer (bien que localement) l’entropie d’un système.
La tentation de l’uniformisation
Pour atteindre l’unité, il est tentant de l’aborder sous l’angle de l’uniformité. Si tout se ressemble, il sera évidemment plus facile d’obtenir un comportement collectif cohérent. Le même uniforme, le même maillot, le même logement, les mêmes lectures ?
En effet, cela fonctionne (jusqu’à un certain point). Les sociétés totalitaires l’ont bien compris, imposant des règles sociales fortes pour contrôler leurs citoyens et éviter le risque d’être remis en question et contesté.
Dans un autre registre, il est très pratique d’avoir des conventions communes : la même prise de courant (avec le même voltage et la même fréquence), des codes partagés (bleu = froid, rouge = chaud)(vert = passage, rouge = arrêt)…
La question est de savoir jusqu’où il est efficace de normaliser. À quel niveau les règles doivent-elles s’appliquer, et quel niveau de flexibilité est autorisé aux individus ?
La réponse n’est pas évidente et diffère selon le contexte. Si la standardisation va trop loin dans le détail (sur-spécification, sur-contrôle, sur-définition), le résultat sera une organisation rigide, où la confiance n’existe pas, laissant trop peu de place à l’innovation et non adaptée aux changements de son environnement.
Si elle ne va pas assez loin, il y aura un risque de désalignement et d’incompréhension entre les différents composants du système.
Unifier = communiquer
Pour unifier un ensemble, il faut qu’il y ait une bonne communication entre chacune des parties.
Dans un univers uniforme, cette communication est implicite : les règles sont les principaux éléments de communication et sont suffisantes dans la pratique. Mais dans un environnement plus flexible et créatif, la communication se fait à un niveau plus élevé. En matière de gestion d’équipe, cela revient à gérer par processus versus gérer par objectifs.
La seconde situation est plus enrichissante pour les participants et donne généralement de meilleurs résultats, mais elle nécessite des échanges réguliers entre les membres de l’équipe pour assurer la cohésion et la réalisation des objectifs communs : « lire le manuel » ne résout pas toutes les situations.
Et l’I(o)T ?
« Unifier ou Uniformiser « , telle est la question qui se pose dans de nombreux projets informatiques et IoT.
Vaut-il mieux choisir une solution unique avec un large spectre fonctionnel et d’un fournisseur dominant, quitte à en subir les éventuelles limites, présentes et futures ?
Ou, au contraire, de choisir le best of breed pour chaque fonction, et de s’occuper de l’intégration de ces composants pour délivrer les services attendus ? Mainframe ou postes de travail distribués ? Suite ERP généraliste ou logiciel spécialisé ?
Smartphone et ordinateur portable de l’entreprise ou BYOD ?
Ne cherchons pas une réponse unique : le contexte – et la culture – de chaque organisation dictent la réponse qui sera apportée.
Cela dit, quel que soit le niveau de standardisation choisi, il y a toujours des besoins d’intégration de différents produits, services, objets.
Nous le constatons en particulier dans deux domaines :
Les applications : il est significatif que les applications ne soient pas normalisées. Au mieux, certains formats d’échange sont spécifiés ou imposés par un éditeur dominant – non sans difficulté. La raison est liée à l’imagination des concepteurs, aux cycles de vie de plus en plus courts, aux progrès technologiques rapides et au besoin de différenciation des produits. Aucun éditeur d’applications n’aime que son produit soit qualifié de » me too « .
L’IoT : la diversité des objets, les nombreuses technologies de réseau, la multiplication des plateformes, les applications avec lesquelles il faut interagir, rendent presque impossible – du moins déraisonnable – l’uniformisation des grands projets. En outre, contrairement au monde des applications mentionné ci-dessus, le monde de l’IdO ne souffre pas d’un manque de normes, mais plutôt d’une abondance déraisonnable. Les organismes de normalisation qui tentent de résoudre ce problème ont du mérite – et de nombreuses difficultés.
Orchestre Symphonique Rhône-Alpes Auvergne, France
L’unité sans uniformité requiert un langage commun
Les API sont la porte d’entrée des différents composants d’un système informatique, permettant l’échange de commandes et de données. L’unification d’un système I(o)T autour de processus métier nécessite une utilisation cohérente des API des applications qui le composent.
Un véritable travail de chef d’orchestre dont les instruments sont différents les uns des autres et ne partagent pas toujours les mêmes règles musicales de base (accord, rythme, tonalité, etc.).
La tâche devient rapidement ingérable lorsque le nombre de musiciens augmente et que la partition musicale devient plus complexe. Pour éviter la cacophonie, les instrumentistes doivent au moins partager un langage commun.
Il s’avère que les utilisateurs ont deux caractéristiques fondamentales :
Ils ne sont pas uniformes, n’ont pas le même objectif, la même humeur, le même niveau de connaissances… ;
Mais ils partagent un langage commun : notre langage naturel.
Alors, n’est-il pas tentant d’utiliser notre langage naturel comme vecteur de communication pour unifier les objets, les applications et les utilisateurs connectés, au service de processus métiers souples, unifiés et pas (trop) uniformes qui restent ouverts à l’innovation ?
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