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Les murs et les ponts de l’IoT

ponts de l'IoT
Vue d'ensemble du Pont du Gard, gravure de Charles-Louis Clérisseau (1804)

Quand standards et silos naviguent de conserve

La pénurie de standards ne semble pas près de frapper les Technologies de l’Information et des Communications en général, et l’Internet des Objets en particulier (voir le schéma ci-dessous). Ce qui frappe en premier ? Leur nombre : qui peut se vanter de les avoir tous lus ? Et de les avoir compris, vraiment, sans tricher ?

Au deuxième regard c’est la présence de silos qui ressort. Carapaces, enceintes, frontières, fossés… semblent enterrer définitivement l’utopie d’un écosystème unifiable dans ses principes, sinon encore unifié dans sa réalité. Internet des objets, vraiment ? Avec un grand S à InternetS, alors.

Evidemment, il y a de fort bonnes raisons à chacune de ces initiatives. Elles ont mobilisé énergie et intelligence auprès de cohortes d’ingénieurs et de technologues, remplis de bonnes intentions. Pour finalement construire des murs, ou tout au moins renforcer ceux qui les précédaient.

 

(source : AIOTI WG03 – IoT Standardisation)

 

Murs et ponts doivent cohabiter

« Les cimetières sont pleins de gens irremplaçables, qui ont tous été remplacés » disait George Clémenceau. Il en va de même avec les standards et le temps fera le tri. Mais il y a de grandes chances que les murs demeurent, murs des technologies, des habitudes, du prêt-à-penser : si un espace clos enferme, il protège également.

Par ailleurs, il est vrai que les ponts ne sont pas construits sur du sable : ils ont besoin de solides fondations. Réseaux et infrastructures complexes et de long terme doivent être définis avec précision et être suffisamment stable pour permettre des déploiements généralisés avec de longues périodes d’utilisation.

Mais une fois en place, l’usage de ces infrastructures doit être laissé à la libre imagination des éditeurs, constructeurs et surtout des utilisateurs : un pont ne présume pas de l’identité de celui qui le traverse, des marchandises qu’il emporte avec lui, de l’endroit d’où il vient ni de la destination où il se rend.

Soyons flous

La grammaire d’une langue naturelle ‘standardise’ matériaux (mots) et règles d’assemblages (syntaxe) : c’est la fondation d’une langue. Mais cette grammaire laisse toute liberté à chacun pour exprimer à sa manière informations, consignes, idées, requêtes, selon ses besoins et les circonstances.

La langue naturelle est un standard flou. Oxymore ? Peut-être en première analyse, cependant à y regarder de plus près nous nous en accommodons très bien dans notre vie quotidienne. Notre langage nous permet d’échanger avec des personnes que nous n’avons jamais rencontrées, de raconter un même récit de mille façons différentes, d’exprimer de nouveaux concepts à partir de mots anciens.

La nature malléable du langage est gage de son efficacité et de la liberté qu’elle confère. Si la langue naturelle était le pont dont l’IoT avait besoin pour s’émanciper ?

 

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