E Pluribus Unum (également pour l’IoT)

E-Pluribus-Unum
Marc Chagall – Entre chien et loup (1943)

Célèbre par son utilisation sur le grand sceau des Etats Unis, la devise « E pluribus unum » provient d’un texte attribué au poète romain Virgile (70 avant J.C. – 19 avant J.C.), décrivant la transformation d’un mélange d’ingrédients lors de la réalisation d’une sorte de fromage au pesto (ils ne sont pas si fous, ces Romains !).

De l’importance de la simplicité

Dans un célèbre article de 1962, The Architecture of Complexity, l’économiste et sociologue américain Herbert A. Simon (1916 – 2001) met en évidence l’importance des structures sous-jacentes aux systèmes complexes (littérature, économie, biologie, relations sociales, chimie, administration, etc.).

Il fait l’observation (pas si triviale) que la plupart des systèmes complexes ont une architecture décomposable en structures hiérarchiques relativement simples. Ce qui les rend maitrisables si on les considère dans leur ensemble.

Tels les Grecs qui pensaient qu’avec quatre éléments on faisait le Monde, il est aisé de constater autour de nous que :

  • A partir de quelques couleurs, on obtient toute la Peinture ;

  • A partir de quelques sons, on obtient toute la Musique ;

  • A partir de quelques signes (lettres et diacritiques), on obtient toute la Littérature ;

  • A partir de quelques nucléobases (C, G, A, T), on obtient l’ensemble du vivant ;

  • A partir de quelques ingrédients, on obtient toutes les recettes ;

  • (ad libitum…)

De la nécessaire diversité

La transmutation du plomb en or, du simple au complexe, ne va pas de soi. Elle demande beaucoup d’énergie, de savoir-faire, de temps… Effectivement cadencer des notes de musique ne fait ni une symphonie de Beethoven ni un aria de Mozart. Empiler des briques ne fait ni le Taj Mahal ni la pyramide de Khéops. Aligner des lettres ou des mots ne fait ni Le Roi Lear ni Crime et Châtiment.

Or la diversité d’une «production» issue d’un petit nombre de briques élémentaires en est la richesse : un enfant, un chien ou une fleur ne peuvent se réduire à une suite d’éléments chimiques convenablement agencés.

Une observation identique peut se faire dans le domaine technologique. L’Internet et le Web sont bâtis à partir d’un petit nombre de conventions, au-dessus desquelles ont été élaborés des usages nombreux dont la plupart n’étaient pas imaginables à l’origine. Ainsi quelques éléments de base assez simples (IP, TCP, http, html…), donnent une multitude d’applications (quelque 4 millions sur Google Play, 2 millions sur Apple Store).

Unir sans uniformiser

L’Internet des Objets n’enfreint pas la règle. Il se compose de quelques conventions, essentiellement au niveau du réseau (radio, protocoles…), permettant de déployer les infrastructures au-dessus desquelles les éditeurs de logiciel et fabricants d’objets connectés rivalisent d’imagination pour servir les besoins des entreprises, des villes, des personnes.

Avec déjà plusieurs milliers de type d’objets différents, sans compter les équipements classiques qui deviennent progressivement hybrides (une imprimante connectée est-elle d’abord une imprimante ou un objet connecté ?), la liste est loin d’être complète… De nouvelles technologies telles que la 5G rendront possible des usages dont seul l’avenir décidera.

L’IoT a besoin d’un liant entre son infrastructure (réseaux, plates-formes) et ses applications (objets, workflows). Un liant qui soit à la fois suffisamment stable pour permettre des déploiements de grande ampleur et assez souple pour supporter les applications que nous ignorons encore.

Et notre bon vieux langage naturel, qui a fait ses preuves dans d’autres domaines, semble le candidat idéal. Car il est capable de lier sans attacher, unir sans uniformiser, rassembler sans ressembler.

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